lundi 3 septembre 2018

Un adieu?

"Cavale" de Johan Bourgeois
Un envol aux multiples frémissements... Celui de la fin de la Maison rouge à Paris qui ferme. Celui des escapades humaines dans les airs avec sauts, rebonds, chutes, échecs, histoires, émotions, prouesses, trucages, jeux, inventions; ceux de la création insatiable à partir de cette thématique, qui confine au rêve, cherche à nous faire prendre notre élan dans l'inconnu, l'improbable, le surprenant, le ridicule, l'émerveillement.

Il y en a pour tous les goûts et tous les âges dans cette exposition; et toutes les émotions, aussi. Un bel au revoir d'Antoine de Galbert. Une invitation à poursuivre avec nos propres associations de pensées, d'images, de souvenirs, de poésie.

En voyant les photos de Philippe Ramette, j'ai repensé à celles qu'avait proposées le CRAC de Sète: elles nous donnaient presque le tournis à nous faire douter du sens dans lequel il parvenait à tenir ses postures sur ses photographies (cf l'article de ce blog du 26/05/2016, "Sète à la renverse"). 

Cai Guo Qiang, "Hometown Sky Ladder"
J'ai revu dans ma mémoire un titre de livre, "Machines à rêver", d'Odile Faliu, montrant d'extraordinaires reproductions de machines volantes ou aquatiques, issues des trésors du Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale de Paris. 

J'ai rééprouvé les sensations sur les balançoires multiples auxquelles, enfants, nous avions accès au fil du temps, des vacances, des déménagements. Mais aussi aux jeux où l'on cherchait à effrayer quelqu'un les yeux bandés en lui enjoignant de sauter de très haut alors que la hauteur réelle était dérisoire...

Quand l'enfant s'était résolu à sauter, lorsqu'il enlevait le bandeau pour comprendre ce qui se passait, la peur et l'élan qui l'avaient habités s'avéraient complètement déplacés et il ne pouvait que se sentir ridiculisé... Mais c'était juste le temps de pouvoir plus tard jouer à son tour en changeant de rôle avec un enfant ne connaissant pas encore le jeu.

L'élan dans l'effroi, interrompu par le choc d'un réel dérisoire, accompagné des rires moqueurs des autres... souvenirs cuisants de l'enfance... Et pourtant, comme nous le fait vivre cette exposition, souvenirs tout autant exaltants, bouleversants, dans le meilleur et dans le pire.

Extrait du "Parc" d'Angelin Preljocaj
C'est avec eux que je dis moi-même au revoir à ce blog et à ses lecteurs. Et en particulier avec ce moment de grâce exceptionnel de la chorégraphie de Preljocaj.

J'ai depuis 5 ans eu l'occasion d'échanges instructifs et émouvants, malheureusement pas toujours présents dans les commentaires. Et j'aurai ainsi pu me familiariser avec ces outils d'échanges informatiques qui peuvent être d'une grande richesse. Je remercie tous ceux qui l'ont suivi et souhaite à tous de belles découvertes informatiques. Claude de la Genardière.



   

2 commentaires:

  1. J ai eu beaucoup de plaisir à vous suivre quelques temps...Je comprends votre décision, je pense moi même à arrêter. C est une belle expérience que l on ne peut prolonger indéfiniment. Je n ai pas eu votre ressenti à "l envol" et j admire votre façon de l exprimer...
    Avec le regret de ne plus vous lire
    Bien sincèrement
    Michèle Pellevillain

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  2. J'ai eu plaisir à vous lire, à me laisser surprendre par vos surprises et vos découvertes, à laisser surgir des images associées à ces mots. J'espère trouver à vous lire ailleurs.
    Bien cordialement,
    AZ

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